L'adieu à Maurice Brauch
La cérémonie d'obsèques de Maurice Brauch s'est déroulée le vendredi 30 août à Monaco. Rassemblée autour de Maurice, la famille entourant Renée, a lu quelques messages qui ont été adressés :
de Michel Kichka
Le message de Michel Kichka, célèbre dessinateur israélien dont nous vous conseillons l'ouvrage Deuxième génération chez Hergé.
A ma sœur de cœur,
A la lecture de ton mail les images de papa me sont revenues.
J'avais 12 ans, c'était mon premier voyage à Paris, nous étions mon père et moi chez vous.
Ton Papa était une force de la nature, plein d'énergie et de joie de vivre.
Il parlait fort, riait souvent, buvait un coup de rouge à chaque repas, son charisme remplissait l'espace.
Il était tellement différent de mon père.
J'ai dû le revoir deux ou trois fois en tout.
Il était à notre mariage à Paris en 1975.
Je sais aujourd'hui que ton papa, comme le mien, souffrait en silence et qu'il faisait de son mieux pour combattre
ses souffrances et ses démons, et donner un exemple positif à ses enfants.
Tous ceux qui sont sortis de l'enfer des camps on essayé de se reconstruire.
Ont-ils véritablement vécu ou seulement survécu?
Quand bien même auraient eu une vie bien remplie, faite d'amour, de joies, d'enfants et de petits-enfants,
les démons du passé ont fini par les rattraper, par les hanter et les ronger de l'intérieur.
Ce qui est gravé dans la mémoire ne s'efface jamais.
Les camps ne sont pas des cicatrices mais des plaies éternellement ouvertes.
Nous ne pouvons que les remercier de nous avoir donné la Vie!
Bon courage!
Je te serre contre mon cœur.
Embrasse Olivier et le reste de la famille.
Ton frère de cœur,
Michel
de Popeck
Un message de Popeck qui était passé dans les camps de vacances organisés par l'OSE et où Maurice fût un responsable et animateur hors pair :
"(suite à votre message c'est bien volontiers que je vous transmets ces quelques mots, pour le décès qui m'attriste, de Maurice Brauch. le hasard étrange en cette circonstance, c'est que vendredi matin, je me rend aux obsèques d'un ami très cher dans la région Parisienne. Sincèrement à vous.
C'est dans mon livre" je veux bien qu'on rie mais pas qu'on se moque, publié chez lattes en 1986 que j'ai cité Maurice Brauch. C'est sous sa direction que je me suis retrouvé dans un camp de vacances, à Ronce les Bains. Je le revois encore tenant à bout de bras en équilibre sa petite fille, et c'est sa très jeune femme qui avec lui nous servait les repas. J'étais à l'époque pensionnaire à L O S E . au Vésinet. C'est lui qui a appris à nager à un bon nombre d'entre nous notamment à la piscine LUTECIA. je me revois sautant pour la première fois dans le grand bain, ou il nous récupérait avec une perche, afin de nous ôter la peur de l'eau. Par la suite je crois avoir transmis au bulletin de l'amicale, l'hommage que je lui rendait. Je ne figurais pas parmi les favoris de la gonflette musculaire tels les sylvain Bennaderrette, frère d' D'Edmond. A l'époque nous ignorions, car cette génération n'en parlait pas, qu'il avait été déporté, et que peut-être par sa bravoure et sa force il impressionnait ses gardiens. C'est ce que j'ai lu dans le livre d'un auteur, relatant l'histoire du camp ou il est fait mention de l'épisode le concernant. Je me suis mis au sport quant Maurice a pris sa retraite. J'ai toujours été en retard sur mon destin. En me retournant sur mon passé. Maurice Brauch, fait partie du tableau d'honneur, de ceux qui ont jalonnés mon parcourt. je n'ai qu'un regret, ne lui avoir jamais dit de vive voix, pour ne l'avoir jamais revu. je m'incline ici devant sa famille, avec mes plus sincères condoléances."
POPECK ( HERPSTU JUDKA)
de Martine Aron Launet
L'avocate et amie d'enfance de Fabienne, Martine Aron Launet. Fabienne et Martine se voient très régulièrement à Paris.
Chère Fabienne,
C'est avec beaucoup de tristesse que j'ai appris le décès de ton père.
Avec sa disparition, ce sont mes souvenirs d'enfance et d'adolescence qui sont en deuil. Même si je ne le connaissais pas véritablement, ton père faisait néanmoins partie intégrante de mon univers d'alors, et son souvenir demeure intact.
Depuis ma fenêtre de la rue Lamblardie qui se trouvait juste en face du stade , je le voyais quotidiennement entouré de ses nombreux élèves à qui il donnait des cours d'éducation physique. Avec son sifflet mémorable, il ponctuait constamment le rythme de leurs mouvements.
J'adorais regarder. J'adorais l'entendre.
J'avais le sentiment que lui seul rendait vivante cette rue un peu trop calme.
De temps en temps, sans doute grâce à toi, nous avions le privilège de bénéficier de cours de gym qu'il donnait le soir dans le gymnase. C'était des moments rares et de grand plaisir.
Pour moi, dans mon coeur, il reste associé à la joie de vivre que j'éprouvais alors rue Lamblardie.
J'aurais tant souhaité pouvoir le revoir .
Ma Fabienne , je sais combien la perte d'un père constitue un moment difficile . Je t'embrasse de tout coeur ainsi que toute ta famille.
Martine
Merci de nous avoir accompagnés par vos pensées.
Babar
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